A l’occasion de la Journée des femmes le 8 mars, comment ne pas faire l’éloge du féminisme persévérant, intelligent, courageux jusqu’à l’héroïsme, qui a permis l’accès au droit de vote, aux compétences professionnelles dans tous les domaines, au statut de chef d’État ?
Comment ne pas faire l’éloge des hommes qui ont soutenu et accompagné ce combat en bravant les préjugés, mettant en péril leur réputation et leur vie ?
Condamnée à l’ignorance, à l’enfermement, à la maltraitance, par un système machiste qui assimile l’être humain à un animal qu’il faut domestiquer, la femme a subi les douleurs d’un esclavage dont on voit encore les manifestations. Le machisme a partie liée avec la loi de la jungle : élimination des rivaux, soumission des femmes.
Cette violence archaïque, à l’origine de tant de souffrance, que souhaite éradiquer un état de droit, réapparait, comme stimulée par les progrès fulgurants de ces dernières décennies : du fait de la place grandissante de la femme dans la société et de la libération sexuelle, il n’est pas fortuit que ressurgissent des revendications ancestrales qui pour certaines explosent en terrorisme.
Les appels démocratiques à la liberté, à l’égalité des statuts féminin et masculin ont progressivement hissé la femme « à hauteur d’homme ». Cette lutte demeure indispensable dans tous les lieux où la femme est considérée comme inférieure : elle est plus que légitime.
Cependant, le combat féministe, à moins d’être sottement revanchard, ne peut s’achever en guerre castratrice et fratricide. La grandeur d’âme (expression qui peut sembler ringarde) exige qu’on épargne l’adversaire au moment où il peut être vaincu.
Les deux sexes sont appelés à une convergence de perspectives, à un dépassement commun des stéréotypes qui ont entravé leur entente, pour bâtir une société civile qui soit véritablement démocratique, réellement participative, fondamentalement fraternelle.
Au regard de la lente évolution de l’humanité, de son long cheminement vers la civilisation, on ne devient Femme, on ne devient Homme, qu’en refusant la désunion structurelle qui oppose les sexes et entretient la barbarie.
Celle-ci, se nourrissant d’inculture, contribue à l’infantilisation, l’ignorance, la criminalité et fait régner la loi du plus fort.
Les femmes et les hommes qui proposent l’implantation des Maisons de la Paix sont particulièrement conscients de l’importance de l’éducation dès le plus jeune âge et donc de la place des femmes dans cet accompagnement : c’est ensemble, en synergie, qu’ils veulent accueillir, rassembler, ouvrir au monde les enfants, les adolescents, les jeunes adultes et leurs parents, pour faire reculer la violence qui érode sournoisement les mentalités.
Les femmes victimes de cette violence et celles qui la combattent ont leur mot à dire : il s’agit de leur dignité, il s’agit de la paix qu’elles souhaitent pour leurs propres enfants et pour tous les enfants.
C’est là, encore et toujours, l’essentiel du message de cette moitié d’humanité, souvent malmenée; il est adressé à l’autre moitié, qui est tout à fait capable de l’entendre et d’y répondre en ce 8 mars 2017.