Les fêtes de fin d’année créent une sorte de rempart face à la rudesse du monde ambiant : c’est en privilégiant les relations familiales, l’amitié, la camaraderie… au sein desquelles nous nous réfugions que nous nous autorisons à croire en un avenir meilleur.
Mais ce rempart est provisoire, et la désillusion s’installe si ces moments de partage n’ouvrent pas vers des horizons plus larges et vers une réflexion renouvelée sur le monde dans lequel nous aimerions vraiment vivre.
La famille, l’amitié, la camaraderie ne sont des sources d’épanouissement que si elles permettent de ne pas oublier le sort du sans-abri, de l’orphelin, de l’exilé, de l’esseulé, de l’affamé…
Si tant de lendemains de fête sont tristes, n’est-ce pas parce que nous avons voulu nous enivrer d’un bonheur sans densité, d’une joie sans gravité, d’une festivité sans perspectives de solidarité.
Car une véritable fête n’est pas superficielle : elle obéit à un art de vivre qui est avant tout celui, ancestral, de l’hospitalité. Le soin apporté à la confection du repas s’accompagne du souci d’égayer les cœurs et d’entretenir des liens avec la personne accueillie afin qu’elle puisse repartir d’un pied léger vers autrui, et être à son tour porteuse de générosité.
Cette générosité, que le très rationnel Descartes qualifiait de passion de l’âme, n’est pas dispendieuse mais elle se diffuse de proche en proche, refrénant les vociférations de la haine et la sinistre irresponsabilité des robots tueurs.
C’est cette même générosité qui inspire la démarche des bâtisseurs de paix : chacun, si imparfait qu’il soit, est invité, selon son domaine de compétence, à travailler pour une paix durable, avec tous, de l’enfance au grand âge.
MP Oudin