La gouvernance démocratique est exigeante : elle doit contribuer à guider un peuple vers une libération croissante. Cela ne peut se faire sans heurts et sans erreurs. Elle est indéfiniment perfectible.
Mais il semble indispensable, pour qui veut rechercher la paix, de faire apparaître à la jeunesse, les pièges grossiers tendus par les extrêmes, quand ils veulent s’emparer du pouvoir pour museler, de toute façon, la liberté.
Le recours constant au pouvoir d’achat, comme unique marqueur d’une société, est un moyen tristement sûr de jouer avec la peur de manquer des plus vulnérables. Mais le sens de la solidarité ne s’achète pas et il s’est développé, là où la misère menaçait d’installer des clôtures de fils barbelés, une hospitalité qu’on n’attendait pas.
L’adversité est capable de susciter de la créativité et de transformer en fierté ce qui avait réduit à la honte : la dignité des personnes ne s’achète pas.
Brandir l’insoumission comme moyen d’intégration est pour le moins paradoxal, et le modèle adolescent proposé ne fait pas passer à l’âge adulte : Il ne suffit pas de se révolter pour révolutionner en profondeur – et c’est nécessaire – la complexité d’un système économique. Il y faut le travail de coopération d’une intelligence collective et non partisane.
Appeler au repliement sur soi et à la haine de l’autre, en exploitant l’inculture d’une certaine jeunesse, ne favorise pas le rassemblement mais contribue davantage à la déchirure du tissu social.
La mémoire d’un peuple ne se brade pas et l’Ukraine en est un exemple vivant.
Oui, l’inflation nous guette.
Oui, la colère gronde.
Oui, la violence s’intensifie.
Mais ces constats ne doivent pas nous empêcher d’ouvrir les yeux, sur l’immense volonté d’en finir avec la dictature, la lutte des classes, l’absurdité meurtrière des guerres, la destruction de l’environnement, qui se manifeste partout dans le monde, comme un plaidoyer en faveur de la fraternité, comme un cri en faveur de la liberté sans laquelle il n’y a pas d’égalité.
Oui, la liberté a un coût et son prix est celui du sang versé pour préserver notre dignité de citoyen. L’Histoire de la France en témoigne, tout comme celle de l’Europe.
C’est cette inestimable valeur qu’il nous faut transmettre à la jeunesse, pour qu’elle refuse d’être infantilisée et consente, non sans douleur parfois, à GRANDIR et à CONSTRUIRE L’AVENIR :
Pour cela, il lui faut braver les pires des dangers : l’endormissement des consciences, la tiédeur de la résignation, l’affaiblissement de la réflexion qui sont le terreau des populismes et de leur désir d’asservissement.
Pour cela, il lui faut apprendre à discerner ce qui conduit à la mort et ce qui oriente vers la vie, ce qui alimente superficiellement l’émotion et ce qui
nourrit durablement un engagement pour le bien commun, avec tous.
Pour cela, il lui faut choisir le chemin de la VIGILANCE, en fidélité avec toutes celles et tous ceux qui l’ont emprunté pour DEMEURER LIBRES.
Marie-Pierre Oudin