Journée Internationale de la Paix du 21 septembre 2022
Nul, désormais, ne peut ignorer la fragilité de notre planète ni ce qui peut provoquer sa destruction.
C’est pourquoi la Paix est devenue un impératif historique. Avec lui se met en place une vision – forcément intégrale – de tous les moyens qui peuvent garantir une paix durable et la rendre inviolable.
Quand les termes de sobriété, de solidarité, de résilience sont de plus en plus fréquemment utilisés, on peut se demander si nous ne sommes pas en train d’obéir, comme par un phénomène de capillarité, à une spiritualité de la paix ouverte à tous. Tout simplement parce que la recherche de la paix est devenue le chemin incontournable de notre sauvegarde : en effet, ni la haine ni le gaspillage ni le non-respect des rythmes de l’être humain et de son environnement naturel ne sont compatibles avec les normes biologiques de notre espèce, et pas davantage avec les perspectives métaphysiques de notre condition humaine.
Le pouvoir politique sous la forme de la dictature et le pouvoir religieux sous la forme de la théocratie ont montré leurs failles, et leurs accointances avec une irrationalité meurtrière les ont rendus irrecevables face aux exigences croissantes de la raison et de l’éthique des droits de l’homme.
Nous voilà obligés de découvrir également que la Fraternité ne peut se scinder, et que sous son aspect républicain comme sous son aspect religieux, elle obéit à des valeurs communes d’entraide sociale et de compassion qui permettent de surmonter les deux écueils du laïcisme et du prosélytisme.
« Rien n’est si grand que de voir avec les yeux de l’âme. » Cette phrase n’est pas celle d’un fondateur d’ordre religieux ni celle d’un proclamateur de mystique révolutionnaire. Elle a été écrite par Cicéron au 1er siècle avant notre ère et s’applique particulièrement bien à la paix .
Car la Paix est ample ou elle n’est pas. C’est bien pourquoi elle mérite d’être regardée avec une acuité spécifique, avec ces yeux de l’âme justement, qui permettent de décloisonner le savoir, de relier les différents domaines d’activité, de faire converger les sagesses, les religions, les sciences, les techniques, les arts, les systèmes politiques, les modèles économiques et écologiques, et de les vouloir au service de la Paix.
Et qu’est-ce que vouloir, si nous ne mobilisons pas nos énergies individuelles et collectives pour en finir avec la destruction et choisir la vie, pour en finir avec la guerre et choisir la réconciliation ?
C’est à quoi nous sommes appelés le 21 septembre prochain, lors de la Journée Internationale de la Paix proposée par l’UNESCO. En cette année 2022, il devient urgent d’en comprendre le sens et de participer aux actions qui seront organisées partout dans le monde et pour tous les âges.
Marie-Pierre Oudin