Prolongeant la bibliothèque/médiathèque, le lieu de silence, par son existence même, désigne un aspect de la culture qui n’est pas facultatif et dont la dimension est trop oubliée.
- Psychologiquement, il invite au calme, apprend à se taire, favorise l’accès à soi-même, fait respecter la tranquillité d’autrui.
- Intellectuellement, il rend concrète la nécessité de relier la lecture et la réflexion, il apprend à se distancer de ses premières impressions ou de ses premières réactions, à donner une place à la raison face aux préjugés.
- Socialement, il rend plus apte à maîtriser une violence verbale, il aide à lutter contre l’incivilité, il permet de comprendre le sens des rituels (profanes ou sacrés) dans lesquels le silence est une marque essentielle de respect. C’est un lieu de pause propice à la méditation, à la paix intérieure sans laquelle il n’y a pas de paix extérieure.
La possibilité de trouver le silence est nécessaire à la vie en société et à l’ouverture au monde.
Peut-on croire que, sans le silence, les racines spirituelles, philosophiques, artistiques, scientifiques… de la culture auraient pu prospérer ? Ne pas donner sa place au silence, ne pas apprendre à l’expérimenter, ce serait appauvrir et tronquer la culture.