Voter pour le Centre n’est pas l’expression d’une tiédeur intellectuelle, ni d’un mépris pour les plus pauvres, les déclassés, les invisibles.
Nous vivons dans un monde où la jeunesse – qui devra relever des défis essentiels pour la sauvegarde de la planète – a besoin de modération si nous voulons que l’autorité, réclamée avec raison à tous les niveaux, soit comprise.
Les partis extrémistes se comportent comme des sectes avec leur icône ou leur gourou, leur injonction à détester l’adversaire, leur exploitation des situations douloureuses et de l’ignorance dans les domaines de l’histoire et de l’économie, entre autres.
C’est ainsi qu’ils trompent, dans les quartiers défavorisés, une adolescence vulnérable, prête à se rallier à toutes les causes, pourvu qu’elles appellent à des violences urbaines, à un ralliement communautariste, à un activisme simpliste.
Nous vivons dans un monde où, précisément, il est indispensable d’harmoniser les propositions citoyennes et de croire à une inventivité collective en vue du bien commun et de l’intérêt général.
En s’emparant d’un passé révolu et surtout revisité, l’extrême gauche propose des projets inapplicables et une justice clanique.
En se parant de respectabilité, l’extrême droite agit de la même manière.
Il n’est pas nouveau que, finalement, les extrêmes se rejoignent dans leurs méthodes : cela les rend structurellement violents, à l’image de toutes celles et tous ceux pour qui le dialogue est synonyme de compromission et l’intelligence collective n’est qu’une illusion.
Avec la décision de dissoudre l’Assemblée nationale, les vrais visages se révèlent, les unions de façade s’effritent, celles qui se forment s’efforcent de paraître durables, et les projets sont passés au crible du réalisme.
Un désir de clarification et d’exactitude se fait de plus en plus net.
Un besoin d’authenticité se manifeste de plus en plus fortement : il peut nous libérer tous ensemble, et nous invite à ne pas bloquer l’avenir de tous ces jeunes qui attendent d’être bien accompagnés vers plus de fraternité universelle.
C’est ce qui devrait fondamentalement compter dans les choix à venir. Pour cela, il nous faut passer le cap des ardeurs adolescentes et des conflits fratricides pour accéder à la maturité d’une société adulte, délivrée du jeunisme, des postures spectaculaires, de la brutalisation de la vie politique où l’invective se substitue à la réflexion.
La quête du juste milieu a le mérite de proposer des valeurs qui soient partageables par tous.
C’est en cela qu’elle demeure une éthique de référence : elle appelle non seulement à la mesure et à l’équilibre mais aussi à la cohérence et à la clarté du langage.
Que signifie Rassemblement National quand on prône la discrimination ?
Que signifie Insoumission ? la révolte propre à l’âge de la puberté ? ou celle habilement dissimulée de l’anarchisme ?
Ne laissons pas la jeunesse s’engluer, par ignorance, dans le piège des slogans et des ambiguïtés de celles et ceux qui ont recours au mensonge et à la désinformation. Offrons-lui la culture à laquelle elle a droit et que nous avons le devoir de lui procurer : la culture de la paix. Ce sera d’ailleurs le thème de la Journée internationale de la Paix organisée par l’UNESCO le 21 septembre prochain.
Marie-Pierre Oudin