Droits des enfants et Devoirs éthiques

Que nous le voulions ou non, nous ne sommes pas à l’origine de nous-mêmes et nous dépendons, de génération en génération, de ce qui nous précède : la transmission de la vie nous contraint à la respecter, nous obligeant à veiller sur elle et à ne pas l’anéantir.
La journée des Droits de l’enfant, célébrée chaque 20 novembre depuis son adoption par la Convention internationale de Genève en 1989, doit nous questionner en profondeur :

. Quel Bien voulons-nous aux enfants ?
. Comment pouvons-nous les protéger de l’inculture, de l’exclusion, de la maltraitance, du viol, de la guerre ?
Celui qui veut s’interroger en vérité ne peut que recourir à une éthique.

Ce mot, qui est préféré aujourd’hui au terme de morale trop associé à une bien-pensance étriquée et punitive, possède, de fait, une forte signification.
L’éthique nous parle de Bien et de Mal, de Vérité et de Mensonge, de Bonne conduite et de Mauvaise conduite quand il faut gérer les relations personnelles et les relations internationales.

Se peut-il qu’un homme soit moins sage qu’un oiseau ? se demandait déjà Confucius, il y a environ 3000 ans.
Hélas, oui, pouvons-nous répondre sans ambiguïté devant la démesure affichée et décomplexée des dictateurs, des bourreaux et des trafiquants qui sont « aux affaires » actuellement.
Défendre les droits des enfants, c’est interdire à la cruauté, à l’égoïsme, à la désinvolture de se frayer un chemin de plus en plus grand dans les consciences individuelles, au point de ne plus pouvoir s’interroger sur le bien-fondé de telle ou telle décision.
La capacité de discerner les « lignes rouges » ne peut se maintenir que si nous nous assignons des limites et acceptons de les soumettre à la loi de la conservation de notre espèce et de celle de notre planète.

Il convient de méditer encore et toujours cette phrase que Kant nous a léguée : Deux choses remplissent l’esprit d’admiration et de craintes incessantes : le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi.
Ces craintes-là sont bénéfiques : elles empêchent, en effet, de se croire auto-suffisant. C’est la base de l’humilité. C’est la base de l’éthique. Celle qui rend intelligent et apte à éduquer tendrement et fermement les enfants.

Marie-Pierre Oudin